Le ministre de l’Education britannique a lancé un pavé dans la mare en annonçant cette semaine une enveloppe de 50 millions de Livres sterling destinée au financement des Grammar Schools.
Pour rappel, les Grammar Schools sont des écoles secondaires publiques sélectives, dont les admissions sont conditionnées par un examen appelé 11+.
Il y a à l’heure actuelle 164 établissements de ce type en Angleterre, situés pour la plupart en province. L’on compte seulement sept Grammar schools situées en banlieue de Londres où la compétition à l’entrée est d’autant plus difficile que la demande est forte.
Contrairement aux propositions avancées par Théresa May l’année dernière, il n’y aura pas de nouvel établissement de ce type créé, le budget débloqué viendra au contraire financer le développement et l’expansion des Grammar Schools déjà existantes, soit en augmentant leur capacité, soit en créant des annexes sur de nouveaux sites.
Cette enveloppe attribuée aux écoles publiques sélectives vient relancer le débat brulant du financement d’écoles sélectives au détriment des Comprehensive schools.
Les Grammar Schools sont accusées de ne pas être un outil de mobilité sociale, seulement 3% de leurs élèves sont issus de familles défavorisées socialement, contre 14% dans les écoles secondaires Comprehensive.
Le paysage scolaire britannique reste dominé par une forte inégalité d’accès aux établissements scolaires d’excellence.
L’entrée y est souvent déterminée par : la possibilité des familles à payer des frais exorbitants de scolarité, les moyens financiers d’habiter dans le CatchmentArea d’une bonne école, le coaching de leurs enfants par des tuteurs privés pour les préparations aux tests d’entrée des Grammar Schools.
Les opposants à cette réforme y voient donc un financement d’écoles élitistes par des fonds publics au détriment du financement d’autres écoles favorisant la cohésion et la mobilité sociale.
Pour tempérer ce point de vue, il faut noter que la réforme prévoit que ces sommes seront allouées aux écoles à la condition qu’ elles démontrent que les places supplémentaires créées profiteront aux élèves les plus défavorisés, en adaptant par exemple leur examen d’entrée.
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